Prévention primaire (diminuer l'incidence des brûlures)
:
Les campagnes de prévention doivent d'abord reposer sur
une étude épidémiologique précise.
Ceci permet de les cibler. Elles ne doivent s'attaquer qu'à
un seul risque à la fois ! A l'inverse des grandes campagnes
contre les accidents domestiques dont les Pouvoirs Publics nous
donnent périodiquement un mauvais exemple. Enfin, elles
doivent absolument être évaluées comme toute
action sanitaire bien sûre, mais aussi pour convaincre les
décideurs ou les acteurs de prévention.
Nous avons vu toutes les difficultés de la prévention
active. L'idée " qu'il en reste toujours quelque chose
" ne justifie pas les sommes énormes qui lui sont
parfois consacrées en pure perte. Il est cependant impossible
de s'en passer, essentiellement pour deux raisons : tout d'abord
parce qu'elles peuvent être efficaces lorsqu'elles sont
bien ciblées et poursuivies suffisamment longtemps (cf
Harstad). Ensuite parce qu'elles sont indispensables pour attirer
les acteurs de Santé Publique. Par exemple, ce sont les
campagnes de prévention active contre le risque que fait
courir chez les personnes désirant bronzer rapidement l'association
de produits photo-sensibilisants (Psoralènes) et d'ultraviolets
qui ont déclenché la réaction des Pouvoirs
Publics aboutissant à l'interdiction des produits bronzants
contenant des psoralènes et à la réglementation
des cabines d'ultraviolets.
Prévention passive : pourquoi des aberrations aussi flagrantes
en matière de sécurité que l'eau chaude sanitaire,
les cuisinières à gaz ou les portes de four peuvent-elles
se perpétuer alors même qu'elles sont connues de
tous ?
Il y a, à cela plusieurs raisons :
- Insuffisance de données épidémiologiques,
c'est un problème général de Santé
Publique.
- Insuffisance de législation : il manque indiscutablement
un relais entre les personnes qui " savent " (médecins
qui s'occupent des brûlés) et les acteurs de Santé
Publique qui peuvent faire modifier la législation. Ce
relais pourrait être constitué par les associations
de consommateurs ; celles-ci ne sont malheureusement pas assez
pugnaces et répugnent à s'attaquer aux produits
dangereux lorsque ceux-ci sont réglementaires. La loi du
21 juillet 1983 et la Directive de la Communauté Européenne
du 26 juin 1992 sont pourtant parfaitement claires : Article L221-1
: " Les produits et les services doivent, dans des conditions
normales d'utilisation ou dans d'autres conditions raisonnablement
prévisibles par les professionnels, présenter la
sécurité à laquelle on peut légitimement
s'attendre, et ne pas porter atteinte à la santé
des personnes ".
Prévention secondaire (diminuer la gravité
des brûlures) : Elle ne peut être effectivement
qu'active, consistant à enseigner la conduite à
tenir en cas de brûlure. C'est l'affaire de tous les spécialistes
de santé (Médecins, Pharmaciens, Secouristes, Sapeurs-Pompiers,
Infirmiers..).
Prévention tertiaire : (meilleur traitement de
la brûlure une fois qu'elle est constituée ; ce
qui permet d'en limiter les séquelles). Plus les brûlés
seront traités par des spécialistes expérimentés,
mieux ils seront traités. Il est en particulier anormal
qu'en France, plus de 50% des brûlés hospitalisés
soient traités en dehors de centres spécialisés.