François-Auguste Ravier " Je sais que je suis un vrai libertin
il est vrai que
la morale n'a pas pour cela à se voiler la face : libertin de
la nature
Don Juan inoffensif et d'un nouveau genre, je remplis
mon carnet des motifs qui me plaisent, et, plus heureux que Don Juan,
j'en ai plus de trois mille. Si je n'inscris ni Zerline ni Elvire ni
Emma, c'est un blond matin ou un soir brun. Pour moi, il y a des baisers
dans l'air ; il y a des nymphées et des priapées antiques
l'été, par certains vents, sur la mousse, au bord des
eaux ou dans les bois
mais surtout, il y a les ineffables tendresses
du soir, choses intraduisibles par la parole, vaguement indiquées
par la couleur et la forme et qui vous charment comme une musique dont
il vous est impossible de rendre exactement le sens. " |